Philippe Dupont nous raconte comment il a quitté un emploi pour revenir quelques années plus tard dans un contexte et des conditions qui le satisfont totalement. Voici donc sa petite histoire:

La récente parution du livre de Daniel Blouin m’a donné envie de revenir sur certains passages de ma vie, en lien avec ses propos… sortir de sa zone de confort pour avancer.

En 2005, à l’aube de mes 30 ans, j’avais une carrière florissante, une épouse adorable et un premier bébé en route. Tout semblait parfaitement aligné, sauf que… En 9 ans de carrière, j’avais gravis les échelons en démontrant talent, créativité, motivation et ambition. J’avais un travail très enviable et prestigieux. Je soupais en tête-à-tête avec le maire L’Allier et quelques clients, je faisais le tour du monde pour représenter la région de Québec comme destination de congrès internationaux, j’avais un salaire appréciable, 4 semaines de vacances par année, un fonds de pension garni par obligation depuis 1996.

Pourquoi allais-je tout foutre en l’air alors ? Bien que j’adorais encore ma fonction, il y avait certaines frustrations qui s’installaient. Une nouvelle patronne (qui n’a pas fait long feu d’ailleurs !) qui me poignardait dans le dos, trop de tâches que j’avais acceptées avec le temps mais qui auraient dû être effectuées par d’autres, un préjudice salarial révélé suite à un exercice d’équité salariale… mais j’accumulais ces frustrations sans pour autant remettre en question ma situation sérieusement.

Aussi, après 9 ans au sein de la société d’état qui gère le Centre des congrès de Québec, je craignais franchir un point où j’aurais peur de ne pas vouloir en sortir si le désir me prenait, plongé dans mon trop grand confort ou, pire encore, que d’autres employeurs ne veulent pas de moi pour les mêmes raisons !

Au gré d’une conversation anodine avec une cliente, elle me demande de garder l’œil ouvert pour des candidats intéressants qui pourraient combler un poste aux opérations dans son organisation. À la blague, j’ai répondu : « Moi ! ». Ma blague a déboulé rapidement vers une offre concrète ! Le poste offert était en dehors de mon champ d’expertise mais je me disais que je pourrais ainsi ajouter des cordes à mon arc, j’avais eu du succès dans tout ce que j’avais entrepris jusqu’à maintenant !

Malgré le bébé de 2 mois qui était maintenant dans notre vie, mon épouse m’a soutenu dans ma décision de me lancer dans le vide, à la quête d’un nouveau bonheur professionnel. Parenthèse. Je ne sais pas ce que mon père, décédé deux ans plus tôt, aurait pensé de cette décision mais je le devine. Il avait hérité d’une grande insécurité financière en raison de mon grand-père qui avait sombré dans l’alcool comme plusieurs qui revenaient « brisés » de la guerre, laissant ma grand-mère se débrouiller avec peu.

Mon père n’était pas du genre à prendre des risques. Il a travaillé toute sa vie dans la même entreprise, exploité pendant la première moitié de sa carrière, sans broncher, jusqu’à ce qu’un nouveau propriétaire reconnaisse sa valeur réelle et le récompense conséquemment. Il n’avait jamais considéré avoir les moyens de se payer une maison, il avait horreur des dettes. Parenthèse fermée.

C’est intéressant de recevoir tous les commentaires qui suivent une telle annonce ! « Avoir su que tu étais prêt à bouger de là… », « Isshh… laisser ta sécurité d’emploi, c’est quelque chose quand même ! », etc. À cette dernière, j’avais répondu que la seule sécurité d’emploi qui existait véritablement, c’était ses compétences et son ambition ! Je continue de le croire. Arrivé au sein d’une équipe formidable, j’avais beaucoup à apprendre. Apprivoiser un environnement absent de repères et de confort.

Mais, ça fait partie de la « game », c’était même excitant ! Cependant, après quelques semaines, j’ai compris que l’inconfort n’était pas que passager, que j’avais plutôt fait une erreur dans ce risque « calculé ». Je ne savais trop quoi faire, je commençais à angoisser sérieusement devant le constat que ça ne pourrait pas marcher et que je devais me réorienter aussitôt.

Rapidement, je suis tombé en dépression. J’avais le sentiment d’avoir assassiné ma carrière à tout jamais. Qui plus est, j’avais maintenant une jeune famille sous ma responsabilité. J’ai refusé de consulter un médecin pour ne pas être confronté à la médication. J’étais plus fort que ça, ce n’était qu’une mauvaise passe me disais-je. La réalité était que je m’étais enfoncé assez solidement.

Ma conjointe et ma mère étaient à peu près les seules à la savoir, je gardais un « front » en ce qui a trait aux autres. Les 30 livres que j’avais perdues en trois semaines auraient pu me trahir mais, à l’évidence, je suis bon acteur !

L’option facile aurait été d’accepter de réintégrer mon poste au Centre des congrès tel qu’on me l’avait offert en catimini mais, malgré le tourment, j’avais réussi à garder le cap sur les raisons (toujours valables) de mon départ. Il y avait probablement aussi un peu d’orgueil, je suis Taureau après tout !

J’ai alors appelé André, un collègue de l’industrie, qui était à la recherche d’un représentant en lui disant : « tu sais quand tu m’as dit qu’avoir su que j’étais prêt à bouger… ben, je suis prêt à bouger, encore ! ». Voilà que j’allais replonger dans le vide, en moins de trois mois, mais cette fois dans un poste qui était plus près de mes champs d’expertises, soit la vente et le développement des affaires.

J’ai connu rapidement le succès escompté et me suis enfin retrouvé de nouveau dans une zone de bonheur professionnel. Deux ans plus tard, Corpav perdait le renouvellement de son contrat de fournisseur officiel en services audiovisuels du centre des congrès suite à un appel d’offre. Une source importante de mon potentiel d’affaires (et revenu) venait de s’envoler en fumée.

Qui plus est, je passais en quelque sorte dans le clan ennemi, professionnellement parlant, face à mes anciens collègues et amis. Après quelques mois à « voir de quoi il en retournerait», il devenait évident que j’allais devoir bouger une fois de plus pour retrouver le bonheur professionnel. Comble de timing (ou d’autres termes selon vos schèmes de pensées), je recevais un appel d’un chasseur de tête, fruit de ma réputation appréciable dans l’industrie.

On m’offrait un poste qui semblait fort intéressant comme directeur des ventes dans une petite entreprise florissante qui offrait des services connexes technologiques aux hôtels, domaine que je connaissais relativement bien et dans lequel j’avais beaucoup de contacts après une dizaine d’années dans l’industrie. Go, j’embarque !

C’est toujours difficile de se faire une tête par rapport à un nouvel emploi en perspective. T’as beau faire des recherches, des entrevues, avoir des références, il reste que le flair (et par conséquent le risque) est la partie la plus importante de la décision. Mais, je le sentais bien. Aussi, ayant déjà vécu un changement de carrière, parsemé de houle, j’étais très zen devant ce nouveau risque calculé.

De fait, j’aurais pu avoir la chienne en raison de ce que j’avais vécu en 2005 mais, au contraire, cette expérience m’offrait la confiance et l’assurance que je réussirais à trouver ma place, peu importe les « curved balls » qu’on m’enverrait. Heureusement puisque, une fois de plus, il s’agissait d’une erreur de parcours en devenir!

Le propriétaire de l’entreprise en question m’avait engagé pour développer et structurer les ventes, lui qui n’avait pas ce talent, mais ne faisait confiance à personne. C’était son bébé, personne n’allait lui dicter comment en mener la destinée. Ce qu’il avait besoin finalement, c’était des « doers », des exécutants, et je n’ai vraiment pas ce profil ! De plus, ses pratiques d’affaires douteuses me confrontaient à un profond choc de valeurs.

La réputation que j’avais soigneusement et rigoureusement bâtie en 10 ans de carrière, basée sur l’intégrité et l’authenticité, était à risque. Je devais quitter ce cirque au plus sacrant ! Pendant ce temps, notre deuxième garçon est né. Comme si à chaque grossesse, je devais l’accompagner d’un changement professionnel ! J’avais donc profité de mon bref congé de paternité pour aller luncher avec mon ancien patron André, avec qui j’avais développé une très belle complicité.

Quand il m’a demandé comment ça allait dans mon nouveau boulot, je lui ai dit la vérité. Et ce, non pas dans le but d’entrevoir un retour dans l’entreprise puisque, encore une fois, j’avais quitté pour des raisons qui n’avaient pas changé alors je refusais le statu quo. Avec toute cette nouvelle « zénitude », j’avais la ferme conviction que quelque chose allait se dessiner naturellement.

À ce moment, André détenait une information hautement confidentielle qu’il ne pouvait me dévoiler mais qui le démangeait profondément devant mes révélations. Corpav allait (enfin, après toutes ces années de spéculation !) fusionner avec AVW-TELAV, la plus grosse entreprise audiovisuelle au Canada, dans les prochains mois. C’est pourquoi mon ancien poste restait vacant, tout était sur la glace jusqu’à la fusion !

Dès qu’il a pu, et ce avant que je me réoriente une fois de plus, André m’a tendu la perche. On m’offrait de réintégrer mon poste mais dans une toute nouvelle dynamique et offrant une fenêtre d’opportunités nouvelles avec le rayonnement élargi de cette entreprise.

Qui plus est, AVW-TELAV avait obtenu le contrat du Centre des congrès que Corpav avait perdu alors je retrouverais ce bassin de business et l’occasion de renouer avec mes anciens collègues une fois de plus. C’était en juillet 2007, j’y suis toujours et je ne cesse de m’épanouir dans mon boulot… et je suis désormais vasectomisé ! Avec du recul, je comprends et j’accepte désormais toutes ces étapes de mon parcours, malgré la difficulté à y donner un sens dans le feu de l’action.

Les bons morceaux du puzzle sont difficiles à localiser quand tout ce qu’il y a sur la table est un ciel nuagé ! J’aurais pu rester dans ma zone de confort en 2005, qui sait ce qui serait arrivé !?

Ce que je sais par contre c’est que j’adore ce que je fais présentement, j’ai du succès, je suis reconnu dans mon entreprise à l’échelle nationale ainsi que dans l’industrie au Québec, j’ai une forme de liberté d’action professionnelle que je n’avais pas dans mes emplois précédents, j’ai un patron qui m’apprécie et qui me fait confiance et j’ai un traitement salarial très satisfaisant! Comme le disent nos voisins au sud : « The rest is history ! »

Philippe Dupont

 

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